Un site … Warcq.

  Warcq, un exemple de transfert de peuplement.

La bourgade médiévale de Warcq s'est développée à l'extrémité occidentale du grand méandre de la Meuse qui enserre Mézières. L'histoire du site permet néanmoins de mettre en évidence une migration du noyau primitif de peuplement, au lendemain des événements de 971, vers l'aval du fleuve.

                                             (schéma P.S. sur vue aérienne Géoportail)

En effet, si l'on se réfère aux informations de la Chronique de Mouzonrédigée quelques décennies seulement après ces événements, un habitat s'était développé au nord de la confluence entre la Meuse et la Sormonne, au lieu-dit Guilloy (Guilledum); la petite agglomération avait quelque importance puisqu'elle possédait son propre sanctuaire (ecclesia) placé sous l'invocation du « saint évêque Hilaire de Poitiers ». Non loin de là se dressait le château « qui avait pour nom Warcq » élevé par le comte Otton sur un alleu familial et destiné à garantir ses intérêts dans ce secteur de la Meuse. Otton avait récupéré les reliques de saint Arnoul à la suite d'une transaction conclue avec le propriétaire de la parcelle qui renfermait le corps de ce dernier, les avait transférées à Guilloy avant de les accueillir dans sa chapelle castrale.

Mais Otton ne tarda pas à entrer en conflit avec l'archevêque Adalbéron de Reims, lequel vint assiéger la forteresse de Warcq; celle-ci fut entièrement anéantie par les flammes, qui épargnèrent provisoirement la chapelle où reposaient les saintes reliques – récupérées, celles-ci allaient trouver leur place définitive dans la cité archiépiscopale de Mouzon . Qu'advint-il de Guilloy aux lendemains des événements de 971 ? Bien qu'épargnée par les opérations de 971, la petite bourgade n'y survécut sans doute pas longtemps. Aujourd'hui, si l'on se rend sur le site de la confluence de la Sormonne et de la Meuse, un millénaire plus tard, on voit encore une chapelle moderne désaffectée, perchée sur un petit tertre qui la met à l'abri des inondations … et qui est toujours dédiée à saint Hilaire: bel exemple de pérennité des lieux de culte ! De la motte castrale du comte Otton ne subsiste aucune trace, ce qui n'est guère surprenant si l'on prend en compte les inévitables transformations naturelles de la confluence.

                                                       Site actuel (photo PS)

Quoi qu'il en soit, à la fin du XI° siècle, les héritiers du comte Otton, installés à Chiny, dans le vieux comté d'Ivois, possèdaient la terre de Warcq, qui allaient devenir le coeur d'une petite châtellenie. Si le nom ancestral s'est maintenu, en revanche, la bourgade s'est déplacée plus en aval, à son emplacement actuel. Une photo aérienne permet de reconstituer le tracé en amande des murailles médiévales, baignées par les eaux de la Meuse. Le nouveau sanctuaire, datable en partie du XII° s. (?), fut placée sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, et non plus de l'évêque de Poitiers: la translation de l'habitat était bel et bien finalisée. Au-delà du fleuve, une autre bourgade, Mézières, sise en Empire, allait commencer son irrésistible essor sous la houlette des comtes de Rethel.

                                                          (vue aérienne Géoportail)

Comments

[arnoult]

bonjour je suis ferus d histoire romaine et celte et en regardant l endroit ou vous situer la sormone au niveau de saint hilaire me parait non juste il existe bien unr rue sur la commune passant deriere la basse praelle jalonant sur la commune de prix les mezieres pour moi la sortie de la sormone se situe a 500m du pont de warcq jaimerai avoir un eclairciment pour mes conaissance personelle merci.