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ardennes-medievales-450-1500

Vagabondage à travers l'actuel département des Ardennes pendant le millénaire médiéval, agrémentée de haltes diverses (sites, images, chartes traduites, ...)

Images ...Plaques-boucles damasquinées de Bétenval (début du VIIème siècle)

 

Images … Plaques-boucles damasquinées de Bétenval

(début du VIIème siècle)

 

 

plaques-boucles-T18-et-19-de-Betenval-VI-s--PS-.jpg

Plaques-boucles des tombes 9 et 10 - Musée de l'Ardenne (Charleville-Mézières)

(photo: P.S.)

 

 

 

 

 

Ces deux plaques-boucles des années 600 ont été découvertes à l'occasion de la mise au jour d'une petite nécropole sur la commune de Boulzicourt. Elles traduisent une évolution sensible par rapport aux types antérieurs, à la fois au niveau de la forme, de la technique et du décor.

 

Tout d'abord, la forme s'étire désormais tout en longueur; elle présente parfois un profil trapézoïdal , ou, comme ici, constitue une véritable langue de métal, aux bordures ondulées. L'accessoire est devenu plus volumineux, atteignant la bonne vingtaine de centimètres. Il se compose de deux plaques de dimensions inégales et au décor différent; à la plus petite est soudée la boucle proprement-dite.

 

D'autre part, la technique décorative appliquée ici, la damasquinure, rompt avec celle de l'orfèvrerie cloisonnée que nous avons déjà présentée ici. La damasquinure consiste à inclure des fils d'argent dans des rainures préalablement aménagées dans le métal de l'objet à décorer. Apparue dès l'Antiquité égyptienne, elle connaît un développement spectaculaire en Gaule, notamment dans le royaume mérovingien, à partir de la fin du VIème siècle, au point de devenir le marqueur de l'art populaire « barbare ». Elle est aussi utilisée sur les poignées d'épée ou les scramasaxes de luxe. Elle témoigne incontestablement de la magnifique maîtrise de l'art du métal par les orfèvres mérovingiens jusque dans les ateliers locaux.


Enfin, l'ornementation se démarque des motifs rencontrés sur des réalisations plus anciennes. Ici, c'est le foisonnement d'entrelacs zoomorphes et végétaux qui domine, avec une déformation extrême qui rend malaisée l'identification des figures originelles. Sur la plaque principale figure souvent, comme ici, un cadre rectangulaire à partir duquel se développent des zébrures parallèles. L'ardillon triangulaire porte souvent une tête animale stylisée (hure de sanglier, par exemple), voire anthropomorphe. Enfin, des bossettes en laiton évoquent les appliques d'or ou d'argent des objets d'apparat. Faut-il voir dans ce langage stylistique nouveau une mutation des mentalités ? La question n'est pas tranchée.

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