Généalogie 1 - La Maison de Montcornet (XII°-XIII° siècles)

Quelques remarques sur la reconstitution généalogique

HUGUES Ier: sire de Montcornet

___________: lien généalogique attesté par la documentation médiévale

_ _ _ _ _ _ _ _ : lien généalogique supposé probable

[1246-1263] : dates de la première et de la dernière mention du personnage dans les chartes

N : personnage féminin de la Maison de Montcornet dont le nom est ignorée.

L'origine du premier Montcornet connu, Hugues (Ier) n'est pas encore élucidée.
Le « Hugues » cité avec Pierre de Montcornet dans la liste des vassaux du comte de Champagne vers 1172 peut être regardé soit comme un frère de Guillaume, soit comme son fils et héritier Hugues II; l'absence de cet anthroponyme dans la génération de Pierre permet éventuellement de choisir la première possibilité, mais la seconde hypothèse est tout aussi recevable, à condition d'accepter que Hugues II décède à un âge très avancé, après une seconde alliance tardive .
Pierre avait une soeur inconnue mariée à un chevalier inconnu dont l'union donna naissance au lignage seigneurial de Launois-Jandun; la présence de marqueurs anthroponymiques de la Maison de Montcornet chez les sires de Launois-Jandun ainsi que la parenté héraldique (écu palé) renforce l'hypothèse de liens de parenté relativement étroits. D 'autre part, Pierre a hérité de la terre du Châtelet-sur-Sormonne, qu'il va transmettre à Hugues II.
La nombreuse descendance masculine du sire Hugues II et le fait que tous ses garçons connus aient atteint l'âge adulte provoquèrent la désintégration de la seigneurie de Montcornet.
Parmi les fils issus du second mariage de Hugues II, seul Hugues de Neufmaison eut un héritier, de surcroît une héritière, Amisse; c'est la seule façon d'expliquer que ladite Amisse ait pu concentrer entre ses mains à la fois la terre de son père et celles de ses oncles paternels.
En 1291, ses frères et son neveu Gilles II étaient tous décédés; ce fut sans doute la raison qui poussa Nicolas de Rimogne à relever le vieux toponyme ancestral de « Montcornet »; peut-être entendait-il aussi contester à sa nièce Jeanne Ière l'héritage de la seigneurie paternelle ? Quoi qu'il en soit, il n'était en aucune façon sire de Montcornet.
Les deux dernières générations de la branche aînée sont difficiles à reconstituer, car la documentation fait défaut . La filiation Gilles Ier/Gilles II est attestée, mais le problème se situe au niveau de Jeanne de Montcornet; décédée en 1305, deux ans après sa fille Jeanne II, elle appartenait incontestablement à la génération de Gilles II; elle était bel et bien investie de la terre ancestrale, sinon je ne sais pas comment cette dernière aurait pu être transmise à Miles de Noyers. Pour compliquer les choses, jusqu'à une époque récente, mère et fille étaient regardées comme une seule et unique personne: la documentation est pourtant tout à fait explicite.
Mes propositions concernant l'abbé de Saint-Nicaise et l'évêque de Soissons sont beaucoup plus fragiles et reposent sur l'appartenance des deux personnages à la Maison de Montcornet en Ardenne, et non à celle des sires de la bourgade homonyme du département de l'Aisne; en fait, au vue de la situation de cette dernière, le doute n'est guère de mise. Certes, mais cela ne résout rien. L'abbé Gilles ne pouvant être le fils du sire Gilles Ier qui avait déjà un fils portant le même nom, je l'ai rattaché à Pierre de Lonny, dont les frères cadets n'avaient pas de descendance, à l'exception de Hugues de Neufmaison. Par conséquent, l'évêque de Soissons n'étant pas le frère de l'abbé de Saint-Nicaise, les possibilités restantes sont limitées .. et j'en ai fait un frère de Gilles II et de Jeanne Ière. Je reconnais aisément la fragilité de cette reconstitution généalogoique.