La forteresse de Montcornet (1) - Présentation générale.

La forteresse de Montcornet en Ardenne est, avec le château de Sedan, le seul exemple de château médiéval du département qui subsiste encore dans sa quasi-intégralité.

Elle occupe un site d'éperon grossièrement orienté nord-sud et qui domine le couloir de la Sormonne. L'éperon mesure très approximativement 160 mètres de sa racine jusqu'à sa pointe méridionale, pour une largeur maximale d'une cinquantaine de mètres; il présente un net dénivelé, de l'ordre de 4 mètres entre l'entrée du grand couloir de la masse centrale et le seuil de la tour Sud; en réalité, la physionomie originel du socle rocheux s'avère beaucoup plus complexe à déterminer, puisqu'elle a été altéré par le creusement de fossés de barrage et le modelage de ce qui était probablement la motte castrale primitive (j'y reviendrai dans la deuxième fiche consacrée au château).

Plan du château (1604-1640)

(Bibliothèque de l'Inspection du Génie, atlas 59, p.29)

Une représentation pour le moins originale des ensembles constitutifs de la forteresse...

Les vestiges actuelles s'articulent autour de trois ensembles clairement individualisés:

• au nord, à la racine de l'éperon, un boulevard ou, pour reprendre la désignation habituelle, une barbacane d'une bonne trentaine de mètres de longueur.

• au milieu, une impressionnante masse centrale de forme pentagonale (46 m. x 50 m.), à l'allure polylobée, encore haute d'une vingtaine de mètres, traversée, sur son flanc occidental, par un grand couloir voûté qui relie le boulevard à la basse-cour.

• Enfin, dans la partie méridionale, une basse-cour dont le flanc oriental a été ruiné dans la seconde moitié du XVI° siècle, mais qui offre encore une courtine occidentale équipée de ses deux tours de flanquement. L'extrémité méridionale est protégée par une tour circulaire d'un diamètre intérieur de 17 m. et d'une hauteur conservée dépassant les 7 m.

Vue générale du château

(gravure de J.B.Papillon, fin du XVII° siècle ou début du XVIII°)

Il s'agit d'une copie- interprétation de la peinture figurant dans l'Album de Croy; l'église paroissiale, élevée en 1637 sur le terre-plain septentrional, n'est pas représentée par le graveur qui ne s'est manifestement pas rendu sur le site

La lecture de l'ensemble s'avère d'une grande difficulté, même si les travaux réalisés par les Croy entre les années 1460 et 1530 peuvent donner l'impression d'une incontestable homogénéité.